Située exclusivement en Russie, la charoïte est une pierre rare, nommée d’après la rivière Chara, qui traverse le massif de l’Aldan, un ensemble de reliefs d’une altitude moyenne de 800 à 1 000 mètres. Son nom dérive du mot russe « chary », signifiant « charme » ou « magie ». Découverte en 1947, cette gemme du groupe des silicates n’a été officiellement identifiée et divulguée que bien plus tard, en 1978. 

Elle se trouve dans les roches métasomatiques du massif, formées à une température moyenne de 200 à 250 degrés. La charoïte se présente dans une gamme de teintes allant du violet au lilas en passant par le brun. En raison de sa découverte relativement récente, les informations sur la charoïte sont encore limitées.

Son exploitation reste très limitée car elle est située dans l’un des environnements les plus hostiles de la Terre. En raison de sa découverte relativement récente et de sa rareté, il n’existe aucune trace historique ni mention de son utilisation antérieure. Actuellement, cette pierre brute suscite un vif intérêt parmi les collectionneurs du monde entier en raison de ses couleurs uniques. Dans le domaine de la joaillerie, elle est considérée comme une pierre précieuse, souvent taillée en cabochon ou sculptée pour créer divers objets décoratifs.

Dans les années 1970, Youri Rogov, un géologue russe, a visité Paris pour une consultation professionnelle. Cet événement était remarquable car Rogov se spécialisait dans l’exploitation de réserves d’uranium, ce qui rendait ses voyages à l’extérieur de l’URSS extrêmement rares. Cependant, il a obtenu l’autorisation de quitter le pays et de rencontrer des homologues français au musée minéralogique, réputé pour posséder la collection la plus complète au monde. 

Rogov a présenté une plaque de couleur violette à de nombreux experts français, leur demandant d’identifier le minéral. Malheureusement, aucun d’entre eux n’a pu répondre correctement, la pierre étant alors encore inconnue.